Dans l’interview ci-dessous nous republions les propos de D. Ceux-ci ont été recueillis après que ce dernier ait passé 4 mois en détention préventive à Champ-Dollon à Genève. Il y parle notamment de ce qui l’a marqué en prison : les conditions de détention, l’impossibilité du deuil, et le vocabulaire animalisant employé pour décrire la vie des détenu·e·s.
À quoi servent les prisons ?
La prison et le système pénal sont souvent présentés comme des outils qui visent à « réduire la criminalité ». Dans les faits leurs effets sont pourtant tout autre.
Champ-Dollon : les détenus manquent d’air
Il y a plusieurs semaine, un collectif de détenus de l’aile Est du bâtiment de la prison de Champ-Dollon nous ont transmis une lettre-pétition adressée à la direction de la prison. Celle-ci fait état d’une « chaleur étouffante » et d’un « manque d’air » qui conduisent à sentiment « d’asphyxie » (voir ci-dessous).
Canicule : Urgence à Champ-Dollon
Durant les étés 2022 et 2023, les personnes incarcérées à Champ-Dollon avaient dénoncé des conditions de détention invivables. Cellules surpeuplées, enfermement 23h sur 24h et températures encore plus chaudes qu’à l’extérieur. Encore pire dans les cachots (les cellules d’isolement) où les fenêtres ne s’ouvrent que de 10 centimètres, les grillages ne laissant pas circuler l’air [1]. En juillet 2022, alors que les températures s’élevaient à plus de 35°C dans les ateliers de la Brenaz, des détenus y avaient fait grève pour dénoncer des conditions de travail intenables. Tous avaient été sanctionnés par l’administration pénitentiaire [2].
Abolitionnisme ok, mais…
Que faire des « meurtriers » et des « personnes vraiment dangereuses » ? Que faire des « violeurs » ? Est-ce que l’abolition du système pénal ça veut dire qu’il ne reste que le chaos et « la loi du plus fort » ? Voilà des questions auxquelles les abolitionnistes sont fréquemment confronté·e·s. Pour y répondre nous republions ici un court extrait du récent et excellent ouvrage Brique par brique, mur pas mur – Une histoire de l’abolitionnisme pénal.
Mouvement de détenus à Bellechasse
En juin dernier, une quarantaine de détenus de la prison de Bellechasse à Fribourg se sont mis en grève pour protester contre des conditions de détention qui relèvent de « la torture psychologique » et « bafouent les droits humains ». À la suite de ce mouvement largement suivi au sein de la prison – et en dépit des tentatives de dissuasion des surveillants – les détenus se sont constitués en Assemblé Générale. Malgré la répression au sein de la prison et les tentatives de casser le mouvement, les détenus ont rédigé un cahier des doléances long de 17 pages et portant sur 10 points de revendication. Nous en reproduisons ici le résumé. Continuer la lecture
Témoignage du Bois-Mermet
Avec toute notre solidarité, nous republions ici deux nouveaux textes de JMR, détenu à la prison du Bois-Mermet à Lausanne. Il y traite notamment du rapport à ses proches et de la violence des transferts.
Nouvelle offensive carcérale à Genève
En mars dernier, le Grand Conseil a approuvé une loi inédite sur la planification pénitentiaire, ouvrant la voie à une expansion substantielle de la capacité carcérale dans le canton de Genève. Ce projet, s’il se matérialise, impliquera la création d’environ 400 nouvelles places de détention qui viendront s’ajouter aux 726 places déjà existantes. C augmentation vertigineuse de 55 % ynonyme d’une densification extrême sur le site de Champ-Dollon à Puplinge. Sur la commune, les personnes détenues seront-elles bientôt plus nombreuses que les personnes libres ?
« Accepter l’inacceptable »
Nous reproduisons ici court texte signé Bono. Ce dernier est décédé en détention il y a 10 jours, à la prison de Bochuz (EPO). Nos pensées sincères vont à tou·te·s ses proches.
« L’effacement de l’être »
Avec toutes nos pensées et notre solidarité, nous republions ici un texte qui nous a été transmis par une personne incarcérée en préventive à la prison du Bois-Mermet à Lausanne.